L’aérothermie, dans l’air du temps

Avec l’entrée en vigueur de la RE2020, les énergies renouvelables font un pied de nez aux énergies fossiles. Au cœur de la réflexion : le chauffage, source importante de rejets de CO². Ainsi, depuis quelques années, le chauffage électrique perd de la vitesse au profit de nouveaux systèmes.

Si aucune solution n’est véritablement idéale, l’ADEME préconise tout de même de « réduire au maximum les besoins en chauffage du logement en veillant à la qualité d’isolation thermique du bâtiment et à son exposition ». Parmi ces solutions : les systèmes aérothermiques.

Qu’est-ce que l’aérothermie ?

Écologique et économique, l’aérothermie limite les besoins d’apports en chaleur à l’intérieur des habitats. Aussi, tous les systèmes basés sur l’aérothermie nécessitent un système d’appoint complémentaire, aussi bien pour l’eau chaude sanitaire et/ou le chauffage.

L’aérothermie utilise les calories contenues dans l’air extérieur comme ressource principale. Source d’énergie naturelle, inépuisable et gratuite, l’air sera tantôt source de chaleur, tantôt source de fraîcheur. Reliées à une installation électrique via une pompe à chaleur, les calories prélevées dans l’air seront restituées dans l’habitat, dans de l’air ou dans de l’eau. On parle alors de pompe à chaleur air/air ou de pompe à chaleur air/eau.

D’autres techniques existent : le puits canadien ou les panneaux solaires aérothermiques.

Aérothermie : les types de pompes à chaleur

Les pompes à chaleur aérothermiques s’apparentent à un climatiseur, certaines pouvant être réversibles. Nécessitant peu de travaux d’installation et aucune autorisation administrative, les pompes à chaleur s’adaptent à tout style d’habitat (neuf et/ou rénovation) et peuvent s’installer sur un équipement existant.

Consommant peu, elles génèrent en outre, 2 à 5 fois plus de kilowatts qu’un chauffage électrique traditionnel. Ainsi, plus le coefficient de performance (COP) est élevé plus les PAC sont performantes. En revanche, les performances s’amoindrissent avec les écarts de température. Au-delà, qu’elles soient air/air ou air/eau, les pompes à chaleurs disposent d’avantages et d’inconvénients propres.

La PAC air/air

La PAC air/air diffuse une température constante dans toutes les pièces et évite les déperditions. Elle assainit l’air grâce aux filtres et nécessite peu d’entretien. Toutefois, cette PAC n’est pas destinée à la production d’eau chaude sanitaire.

La PAC air/eau

La PAC air/eau, quant à elle, fonctionne en mode chauffage l’hiver, en climatisation l’été, et fournit de l’eau chaude sanitaire. En revanche, elle est peu esthétique et ne donne quasiment plus de rendement en dessous de -10°. Le gros inconvénient des PAC, c’est qu’elles sont bruyantes. Pour éviter les nuisances sonores, pensez à installer des écrans anti-bruits ou à poser la PAC sur des plots anti-vibratiles.

Les panneaux solaires aérothermiques

Avec vitrage ou avec panneaux métalliques, les panneaux solaires aérothermiques chauffent l’air grâce au soleil avant de remonter les calories via une ventilation mécanique ou par convection pour alimenter le bâti. Ce type d’installation est davantage utilisé dans le milieu industriel. Il convient en effet de disposer de grandes surfaces orientées au sud. La mise en œuvre varie selon les caractéristiques du bâtiment à équiper (type de façade, orientation, etc.).

Plus complexe et plus onéreux que la pompe à chaleur, les panneaux s’entretiennent 2 à 3 fois par an, bien qu’à terme on observe une réduction de 30 à 50% sur la facture.

D’une manière générale, si l’aérothermie est un procédé rapide, ce système reste complexe et nécessite, au préalable, une étude thermique pour évaluer ses besoins. Les professionnels du chauffage et de l’habitat sont des relais d’informations précieux pour accompagner vos étapes de réflexions.

L’installation aérothermique « très basse énergie » fonctionne sur l’ensemble du territoire. Son coût oscille entre 3 000 et 12 000 euros, selon la qualité attendue et le système choisi.

Texte : Laurène Delion

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