L’écrin bois du vin

À Bordeaux, le bois magnifie le vin. Eric Micouleau conçoit des coffrets en bois dédiés à la présentation des bouteilles de vins et flacons de spiritueux. Artistiques, ces écrins s’offrent même une seconde vie design… Rencontre avec leur créateur.

Au moment d’offrir une bouteille de vin (de Bordeaux, bien sûr !) à ses amis, le choix de l’emballage cadeau était jusque là très restreint. « Je trouvais ça dommage d’emporter une bouteille, parfois belle, dans un sac plastique », résume Eric Micouleau, qui crée alors la marque L’Écrin du Vin.

Son idée ? Proposer un écrin décoratif en bois, ajouré d’un dessin personnalisable en façade, réalisé en découpe laser. « C’était il y a un an et demi, mais notre process de fabrication est identique aujourd’hui. L’atelier, installé à Carbon-Blanc, emploie trois personnes. Nous utilisons du Pin des Landes que nous découpons au moyen de quatre machines de découpe laser qui viennent des États-Unis », explique l’entrepreneur.

En moyenne, 500 à 1000 pièces sortent de l’atelier tous les trois mois : « le marché est aléatoire », reconnaît Eric Micouleau « mais l’objet plaît, notamment pour les grandes entreprises, les hôtels-restaurants, les châteaux et les particuliers qui y voient un cadeau original ».

L’écrin n’est d’ailleurs pas qu’un bel emballage, il cache encore une autre surprise. Grâce à un kit intégré, il devient une lampe design, à monter soi-même ! Pour varier les ambiances, Eric Micouleau s’est entouré d’artistes, plasticiens et étudiants. Cet été, trois nouvelles collections en éditions limitées voient donc le jour.

Du bois et des bijoux

Les coffrets customisés par Clémence Pellegrin – © Claire Thibault

Clémence Pellegrin, bijoutière-joaillière installée en Charente, s’est laissée séduire par ces coffrets. « Lorsque j’ai vu les écrins de la maison « L’Écrin du Vin, premièrement bluffée par le talent, le concept et ces découpes laser qui me rappellent le repercé en bijouterie, je me suis dit que ce sont des bijoux maison. Lorsque j’ai rencontré Éric Micouleau pour son projet d’y sertir des pierres, les idées ont fusé », se souvient l’artiste, créatrice de l’Atelier Pleem.

De cette inspiration naissent trois coffrets : « L’Audacieux Précieux », « Le Rêveur Scintillant », le « Naturel Mystique ». Chacun est serti d’oxydes de zirconium Swarovski blancs, bleus, verts ou rouges. Il est aussi possible de choisir la couleur des pierres afin de personnaliser son cadeau. Un travail de précision et de patience, qui nécessite plusieurs heures de travail par pièce.

Du bois et du collage

Dans un autre style, plus urbain, l’artiste plasticienne néo-bordelaise Anne Mondy a imaginé une série de 50 coffrets colorés. « Je suis tombée amoureuse de l’objet, de cette personnalisation à l’infini, de son format, de sa double vie… C’est un support très inspirant », explique l’artiste, spécialisée dans le « Papertorn » (papier déchiré) ou artcollage.

Un coffret customisé par Anne Mondy – © Claire Thibault

L’artcollage est une technique artistique, qui met bout à bout des morceaux de papier comme autant de fragments d’une vie. « Les gens me contactent pour que je pose, sur toile, l’histoire de la personne à qui ils veulent l’offrir, ses goûts, ses inspirations, des mots qui la caractérisent, des photos… Toute la difficulté est d’arriver à quelque chose d’harmonieux », détaille Anne Mondy.

Pour sa collaboration avec L’Écrin du Vin, les façades sont tour à tour pop, rock, glamour, audacieuses, humoristiques… Anne Mondy dispose d’un univers riche, qui lui permet d’adapter ses œuvres à chaque client.

Un partenariat luxe avec l’École Boulle

Enfin, pour ceux qui sont plus champagne que vin, Éric Micouleau a imaginé un coffret luxueux, en collaboration avec les ateliers de métiers d’art de l’École Boulle. Des étudiants spécialisés en marqueterie et ciselure ont façonné cette œuvre d’art, en trois mois seulement.

La version champagne designée en partenariat avec l’École Boulle – © Claire Thibault

Elle se compose de deux parties mobiles, posées sur un socle commun. « Le premier élément, en marqueterie, dévoile les différentes strates d’un terroir, avec une succession de feuilles de placage de 15 essences de bois. Le second est un élément ciselé orienté vers l’ambiance festive et l’effervescence liées au champagne », raconte Eric Micouleau. Cette dernière partie fait appel à la technique de la ciselure en tracé matis. Un demi-tube en PMMA transparent renforce cette place et reçoit en surface par collage une série de brillants en oxyde de zirconium.

Anne Mondy, Eric Micouleau et Clémence Pellegrin – © Claire Thibault

Ce coffret est actuellement exposé à l’Intercontinental Grand Hôtel de Bordeaux, récemment nommé « Meilleur Hôtel de France 2019 ». Les autres collections sont disponibles sur la boutique en ligne de « L’Écrin du Vin ».

Photo de Une : © DR

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