RT 2012 : prise en compte des appareils de chauffage au bois
Étude thermique
Pour choisir le chauffage au bois approprié à son logement, l’étude thermique est de plus en plus indispensable. Trois raisons de faire appel à un bureau d’études thermiques :
- Faire les bons choix de conception afin de répondre aux besoins en matière de confort, d’utilisation et d’énergie des occupants de la future habitation ;
- Se faire conseiller pour l’obtention un label (lié à de nombreuses aides financières pour la construction durable : éco-prêt à taux zéro, crédit d’impôt, TVA à taux réduit) ;
- Respecter la RT2012
La fiche technique de la Règlementation distingue deux types d’appareils de chauffage au bois : les appareils pourvus d’une régulation automatique et d’un arrêt manuel, et ceux qui ne disposent pas de ces deux systèmes.
Les premiers sont considérés comme mode de chauffage principal dans une habitation qui ne dépasse pas 100 m², si le bois seul chauffe les pièces de jour et si des émetteurs sont installés en complément seulement dans les parties nuit. Si le bois est le seul mode de chauffage des parties jour et nuit, l’installation bénéficie d’un bonus thermique.
Si le chauffage au bois n’est pas doté d’arrêt manuel et de régulation automatique, “les locaux considérés doivent être pourvus d’un système principal de chauffage doté d’un dispositif d’arrêt manuel et de réglage automatique en fonction de la température intérieure. L’appareil indépendant de chauffage à bois intervient alors comme système complémentaire”.
Flamme Verte
Si l’installation est réalisée par un professionnel RGE, le choix d’un appareil indépendant ou d’une chaudière labellisé Flamme Verte assure une éligibilité aux aides financières (crédit d’impôt, éco prêt à taux zéro)
Les aides financières disponibles en 2016 sont nombreuses : le crédit d’impôt transition énergétique (ex-CIDD), l’éco-prêt à taux zéro (Eco-PTZ), la TVA réduite, etc.
Les critères d’éligibilité
Le niveau 5 étoiles est le minimum requis. Il demande un rendement d’au moins 85 %, des émissions de monoxyde de carbone (CO) de 0,04 % maxi et de particules fines inférieur à 90 mg/m3. Les poêles 6 étoiles ont un rendement minimum de 87 %, des émissions de CO de 0,03 % maxi et une limite de 40 mg/m3 pour les particules fines. Le label 7 étoiles exige 90 % de rendement, des émissions de CO de 0,02 % et de 30 mg/m3 maxi pour les particules fines.
À quel prix ?
Selon le type d’appareil, son mode de fonctionnement (manuel ou automatique), le combustible utilisé et ses performances, les prix diffèrent. À titre indicatif, on considère que le prix d’un appareil indépendant atteint :
-1 000 à 1 500€ pour un insert, un foyer fermé ou un poêle à bûches ;
-1 600 à 6 000€ pour un poêle à granulés classique ;
-5 000 à 16 000€ pour un poêle de masse à bûches ;
Équipement complémentaire mais indispensable lorsque l’on dispose d’un chauffage au bois, le silo de stockage coûte entre 1 200 et 3 500 € à l’achat.
Le coût de l’installation du système de chauffage dépend de l’habillage choisi pour un foyer fermé, de l’état de la cheminée dans le cas d’un insert, mais aussi des contraintes de raccordement au conduit de fumée. Comptez :
-250 à 1 500 € pour un poêle, un insert, un foyer fermé ou une chaudière non automatique ;
-2 000 à 3 000 € pour une chaudière automatique.
Si vous ne disposez pas encore d’un conduit de cheminée, il vous en coûtera 1 900 à 3 500 € pour la pose, en fonction de sa hauteur.
Le prix d’un chauffage au bois doit également prendre en considération le coût de l’entretien annuel et du ramonage, évalué entre 50 et 190 € par an.
Quel combustible ?
Le bon fonctionnement d’un appareil de chauffage au bois dépend de quatre paramètres : la qualité de l’appareil, l’installation, l’entretien et le combustible employé.
Bois Bûche : Pour optimiser le fonctionnement de l’appareil de chauffage, il est primordial d’utiliser des combustibles bois secs. Pour une bonne efficacité lors de sa combustion, le taux d’humidité du combustible doit être inférieur à 20 %. Un bois coupé au printemps pourra être brûlé un an et demi voire seulement deux ans plus tard. Des solutions de séchage artificiel de la bûche existent et permettent de réduire le temps de séchage du bois avant utilisation.
Les longueurs des bûches les plus couramment utilisées sont : 25 cm, 33 cm, 50 cm et 1 mètre. Plus le bois est coupé en grandes sections et en gros quartiers plus la durée du séchage sera longue.
Le pouvoir calorifique du bois bûche varie en fonction de la nature du bois car les différentes essences n’ont pas les mêmes pouvoirs énergétiques. Les feuillus dits « bois durs » (chêne, charme, hêtre, érable…) permettront d’obtenir de meilleurs rendements que les feuillus dits « tendres » (aulne, peuplier, tilleul,…).
L’usage du bois bûche issu de résineux (douglas, épicéa, sapin, etc.) doit être limité car la résine encrasse le conduit de fumée.
Le bois doit être entreposé au moins 2 ans dans un endroit sec et aéré (éviter le stockage sous une bâche ou dans une cave). Pour faire sécher son bois dans les meilleures conditions, il suffit de le déposer sous un abri en laissant les côtés bien ouverts pour une ventilation efficace. Ne pas le poser à même le sol, mais privilégier l’emploi d’une palette ou de tasseaux de bois au travers desquels l’air circule.
Les industriels Flamme Verte recommandent d’utiliser du bois bûche provenant d’entreprises engagées dans des démarches de qualité. Il existe une certification et une marque en France pour le bois bûche de qualité : « NF Biocombustibles solides – bois de chauffage » certification encadrée par le FCBA et l’AFNOR, et la marque « France Bois Bûche».
Granulés : Les granulés de bois sont fabriqués à partir d’essences de bois résineux ou de bois feuillus. Ils sont produits grâce par une importante pression mécanique sur la sciure, sans ajout de colle lors de leur confection. Les granulés de bois doivent justifier d’un taux d’humidité inférieur ou égal à 10%.
Les granulés de bois sont conditionnés en sac de 15 kilogrammes ou en vrac.
Le granulé de bois est sensible à l’humidité et doit être stocké dans un endroit approprié. Le stockage du granulé de bois en vrac peut se faire dans deux types de silos : « clés en mains » ou « sur mesure ». Les silos « clés en mains » sont souvent proposés par les chaudiéristes alors que les silos « sur-mesure » sont fabriqués par les installateurs.
Tout comme les bûches, les granulés bénéficient de certifications : « NF Biocombustibles solides – Granulés », « DINplus » : gérée par l’organisme allemand « DIN Certco » très répandue en Europe et « ENplus » : gérée par PROPELLET en France.
Briquettes : Les briquettes ou bûches densifiées sont produites grâce à une importante pression mécanique sur la sciure ou les copeaux de bois lors de la fabrication. Aucun ajout de produit chimique n’est utilisé lors de leur confection.
Les briquettes de bois doivent justifier d’un taux d’humidité inférieur ou égal à 10 %.
Elles bénéficient elles-aussi d’une certification française, « NF Biocombustibles solides – briquettes ».
Les briquettes sont particulièrement appréciées car leur conditionnement facilite leur manutention et leur stockage. Dès leur mise en route dans l’appareil de chauffage, elles produisent une forte chaleur. Il est d’ailleurs recommandé de n’utiliser qu’une briquette de bois à la fois.
Texte :Serum Presse – Mireille Mazurier