RE2020 : le recours au bois pour les maisons neuves individuelles devrait être “quasi-systématique” en 2030

Barbara Pompili, ministre de la Transition Écologique et Emmanuelle Wargon, ministre déléguée au Logement, viennent d’annoncer les grandes modalités de la RE2020. La nouvelle réglementation environnementale pour les maisons et logements neufs va largement favoriser la construction bois et les matériaux biosourcés. Détails

Les modalités de la RE2020 étaient très attendues des professionnels, notamment de la filière bois. Ce mardi 24 novembre, la ministre de la Transition Écologique, Barbara Pompili et Emmanuelle Wargon, ministre déléguée au Logement ont dévoilé les contours de cette nouvelle réglementation.

Une montée en puissance des systèmes constructifs bas carbone

La RE2020 introduit désormais la prise en compte de l’impact carbone sur l’ensemble du cycle de vie du bâtiment, y compris ses phases de construction et de démolition.

Seuls les bâtiments dont les permis de construire seront déposés postérieurement à cette date, seront concernés. Cela concerna les logements ainsi que les bureaux et l’enseignement. « Les bâtiments tertiaires plus spécifiques feront l’objet d’un volet ultérieur de la réglementation », précise le communiqué.

RE2020 : la maison bois favorisée

Conformément à la loi Elan, l’analyse de cycle de vie valorisera le stockage temporaire du carbone, à savoir la capacité des matériaux biosourcés (dont le bois) à stocker le carbone pendant leur vie biologique et à ne le réémettre en partie qu’en fin de vie.

 On parle alors d’analyse en cycle de vie dynamique, qui attribue un poids plus fort au carbone qui est émis aujourd’hui qu’au carbone qui sera émis plus tard.

« En calculant les exigences réglementaires avec cette méthode, les matériaux qui émettent peu lors de leur fabrication et qui stockent du carbone dans les bâtiments, comme le bois et les matériaux biosourcés, seront avantagés par rapport aux matériaux plus émetteurs lors de leur production », explique le Ministère.

Afin  de rendre compatible la RE2020 aux exigences de la Stratégie nationale bas carbone (diminuer les émissions des secteurs industriels d’au moins 30% en 2030), le secteur du Bâtiment devra donc s’adapter.

« Une telle diminution devrait rendre, à l’horizon 2030, l’usage du bois et des matériaux biosourcés quasi-systématique, y compris en structure (gros œuvre) dans les maisons individuelles et le petit collectif »

Ministère de la Transition Écologique

« À titre d’illustration, bien que tout à fait maîtrisées et réalisées à coûts compétitifs, les maisons à ossature bois représentent moins de 10% du marché de la maison individuelle neuve en France. La proportion d’usage de la structure bois est encore plus faible en logement collectif, a fortiori pour les grands immeubles où les techniques actuelles présentent encore des surcoûts significatifs », reconnaît le Ministère, bien conscient que cela demande une évolution profonde du secteur Construction.

Toutefois, l’innovation en termes de mixité des matériaux (constructions mêlant bois et béton par exemple) ou de béton bas-carbone sera encouragée.

RE2020 et maison bois : Une évolution profonde dans la construction

« L’ensemble des nouvelles exigences engage une transformation profonde des types de bâtiments et modes de construction, notamment avec la disparition progressive du chauffage exclusivement au gaz et la montée en puissance rapide des systèmes constructifs bas-carbone, notamment bois et biosourcés », admet le Ministère par voie de communiqué.

Pour cette raison, la réglementation sera progressivement de plus en plus exigeante, comme demandé récemment par la filière bois, pour que l’ensemble des professionnels puissent s’adapter. « La progressivité est également un gage de maîtrise des coûts, laissant le temps aux filières de monter en puissance, d’engranger des économies d’échelle et d’assurer le développement d’une production industrielle nationale pour éviter d’accroître les importations.»

Depuis son entrée en vigueur à l’été 2021, jusqu’à 2030, la RE2020 se déploiera en trois phases : 2024, 2027 et 2030, avec des exigences revues à la hausse à chaque étape. L’ensemble de la réglementation dans sa version définitive pourra être publié d’ici la fin du premier trimestre 2021.

En parallèle, un label d’État sera créé dans la foulée de la RE2020. Ceux qui le souhaitent, maîtres d’ouvrage publics ou privés pourront ainsi anticiper les futures exigences de la RE2020, afin de « montrer l’exemple et (…) préfigurer les bâtiments d’après-demain ». Ce label devrait être consolidé au second semestre 2021.

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