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Le bois, matériau de construction préféré des Français devant la pierre et le béton

Selon une enquête Ifop pour le promoteur immobilier Woodeum*, le bois arrive en tête des matériaux de construction plébiscités par les Français, pour leur habitat. Il tire son épingle du jeu sur plusieurs atouts, devant la pierre, le béton et le verre. Détails.

Alors que la RE2020 va sacrer le bois comme matériau essentiel à l’atteinte des objectifs environnementaux de la France, cette enquête devrait rassurer les acteurs de la filière bois.

Le bois est sur le podium des matériaux de construction plébiscités par les Français, grâce à ses nombreux atouts.

« Le bois se différencie des autres matériaux sur le respect de l’environnement, et comme matériau facile à réutiliser et à recycler où on a la moitié des Français, voire plus, qui sont « tout à fait d’accord » avec ces perceptions. Sur cette dimension durable, il est nettement en avance par rapport aux autres matériaux », souligne Julien Belin, directeur du pole Service de l’Ifop, notamment en charge du secteur immobilier.

Le bois gagnant sur l’esthétique et le confort

Sur sa dimension esthétique, le bois bénéficie là aussi d’une perception très positive devant le béton, la pierre ou le verre. Plus d’un Français sur 2 considèrent qu’il est « agréable au toucher » et « à l’œil » mais aussi « chaleureux ».

90 % des Français sont également « tout à fait d’accord » et « plutôt d’accord » avec le côté rassurant du bois. « C’est un résultat qui n’a pas surpris Woodeum mais qui nous a surpris à l’Ifop, avoue Julien Belin, car nous avions peur que les Français se disent « le bois c’est un truc qui flambe donc ce n’est pas forcément rassurant ». En fait, c’est un matériau extrêmement rassurant pour eux ».

Un tiers de Français lui trouve également une bonne qualité acoustique, en tête par rapport aux autres matériaux, même si proche de la pierre. C’est pourtant l’un des points noirs, souvent évoqués pour la construction bois.

Julien Pemezec, président du directoire Woodeum explique : « On a l’habitude d’apporter des précisions sur l’acoustique, car on rapproche souvent ce que l’on fait aujourd’hui à une réinvention de l’architecture haussmannienne où il y avait beaucoup de structures bois qui étaient ensuite recouvertes de pierre ou d’autres parements. Souvent, l’acoustique était pointée comme un défaut des haussmanniens. Là, la technologie bois a fait des progrès considérables, et le sondage montre que le message a touché les Français. »

Le « capital sympathie énorme » du bois fait oublier ses « défauts »

En termes de coût, le bois est perçu au même niveau que la pierre et le verre. Seul le béton est perçu comme moins cher. Ce critère économique est pourtant  l’un des points bloquants de sa démocratisation, selon certains professionnels de la construction. Une évolution pourtant encouragée voire exigée dans la prochaine RE2020.

« Je considère que la RE2020 est une bonne nouvelle pour la Planète. C’est enfin la prise de conscience qu’il est indispensable de mesurer l’empreinte carbone de nos réalisations. C’est un grand bouleversement, qui explique toutes les réactions qu’on peut voir sur le sujet depuis quelques semaines dans les médias. L’immobilier était dans le déni de ces sujets d’empreinte carbone, très focalisé sur les kilowattheures émis et les performances énergétiques. Là, la réglementation est environnementale, ce qui veut dire qu’on va élargir le périmètre. C’est un tremplin pour le bois et les matériaux biosourcés, nous sommes satisfaits sur ce point même s’il y a encore quelques petits réglages à faire, notamment sur le sujet du confort d’hiver et d’été. La filière bois est dans les starting-blocks, la demande s’est beaucoup structurée ces dernières années car les ambitions des pouvoirs publics et les débouchés sont aujourd’hui plus clairs pour l’industrie »

Julien Pemezec, président du directoire WOODEUM

En revanche, la solidité est le seul élément en termes de perception où le bois est en retrait par rapport à la pierre, le béton, même s’il reste devant le verre. Mais pas de quoi inquiéter Julien Pemezec de Woodeum :

«  Il y a un plébiscite général sur le bois. Il arrive premier sur 8 critères sur 10 avec la réaffirmation de ces valeurs écologiques, multisensorielles et bien-être. On sait que le bois a un capital sympathie énorme mais cette enquête conforte vraiment cette idée. Le lien entre santé et habitat qui s’affirme aussi dans l’enquête, est une conséquence de la crise sanitaire qu’on est en train de traverser et du confinement où on passe plus de temps chez soi. Nos attentes sont en train d’augmenter, notamment sur la question de la santé. Cette notion devient centrale et cela fera partie de nos missions de promoteur dans la conception de nos futures opérations. »

De nouvelles attentes sur le confort et la santé 

L’étude fait en effet ressortir 4 éléments fondamentaux, qui dictent le choix des Français lors de l’achat d’un bien immobilier :

  • la présence d’un espace extérieur (balcon, terrasse, jardin…)
  • le confort acoustique (calme, isolation sonore)
  • le confort thermique (isolation, performance thermique, chauffage) ;
  • la luminosité de l’appartement.

L’intérêt pour des espaces communs dans une résidence penche donc naturellement vers des espaces de verdure et de détente (92 %), un garage à vélos (77%) et un espace de loisirs collectifs type pétanque, aire de jeux pour enfants, ping-pong (76%).

Côté santé, 2/3 des Français considèrent que l’habitat a un impact général « très important » sur le calme, la sérénité, la qualité de sommeil. Pour un Français sur deux, l’habitat impacte également la qualité de vie en famille, le bien-être mais aussi la santé, selon la qualité de l’air intérieur que l’on respire.

La construction de bâtiments bas carbone jugée « urgente »

Autre surprise de l’étude, l’importance accordée à la perception de l’habitat pour lutter contre le réchauffement climatique. 81 % des répondants ont indiqué que la construction de bâtiments bas carbone, c’est-à-dire dont les émissions de CO2 sont faibles, était une mesure « très importante » voire « indispensable et urgente ».

« Ce qui nous a surpris, c’est que cette attente apparaisse en premier dans l’étude, devant la réduction du trafic maritime, aérien et la voiture (remplacer massivement les véhicules à essence par des véhicules électriques, ndlr.). C’est un choc, ça veut dire que tout le monde a pris conscience de cette urgence, à ce que l’immobilier – responsable de 25% des émissions de carbone en France –  fasse aussi son travail de réduction d’empreinte carbone », souligne Julien Pemezec.

En 2e et 3e position des attentes des Français, dans la lutte contre le réchauffement climatique, la réduction des consommations d’énergie des entreprises et le développement des énergies vertes comme l’éolien ou le solaire.

« Toutes ces attentes vont se concrétiser dans les achats immobiliers futurs des Français », pense Julien Pemezec. « Cette étude réaffirme nos convictions sur nos produits et pour les années à venir. La RE2020 va encourager les acteurs de l’immobilier à faire évoluer leurs offres ».

*Dévoilée ce jeudi 10 décembre, l’enquête prend en compte les réponses de 1011 personnes représentatives de la population française, interrogées du 19 au 25 août

Photo de Une : Woodeum

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