Le chauffage au bois est au cœur d’un nouveau plan d’action. Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, vient de le soumettre à la consultation du public, ce mercredi 14 avril. L’un des objectifs est de réduire de 50 % les émissions de polluants, sans se passer de cette source d’énergie renouvelable.
Le chauffage au bois domestique était responsable, en 2018, de 43% des émissions nationales de particules fines (PM 2,5). Or, celles-ci sont classées comme cancérogènes pour l’humain, depuis 2013, par le Centre international de la Recherche sur le cancer.
Le 13 avril dernier, les députés ont donc voté, dans la loi Climat et Résilience, l’objectif d’une baisse de 50 % des émissions de particules fines, entre 2020 et 2030 dans les territoires les plus pollués, à savoir ceux couverts par un plan de protection de l’atmosphère.
D’un autre côté, le chauffage au bois est une énergie dite “renouvelable” et neutre en carbone. Le Gouvernement souhaite donc encourager son usage domestique. Alors comment limiter les émissions de particules fines sans se passer de ce mode de valorisation de la biomasse ? C’est tout le travail d’équilibriste, engagé par le Gouvernement, en collaboration avec le Conseil national de l’Air.
Promouvoir un chauffage bois plus performant
Le plan d’action “chauffage au bois domestique performant” doit permettre de trouver cet équilibre. Il est soumis à consultation publique, jusqu’au 30 avril.
« Un Français sur quatre utilise le chauffage au bois, qui est un mode de chauffage neutre en carbone. Pour la moitié d’entre eux, c’est le principal moyen de chauffage (…). Le plan d’action que nous proposons vise à œuvrer pour la cause climatique en promouvant un chauffage au bois plus performant tout en améliorant la qualité de l’air, sans les opposer », a expliqué Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique.
600 000 appareils remplacés d’ici 2025
Dans ce plan, le gouvernement souhaite encourager le remplacement des appareils peu performants. La vétusté d’un appareil de chauffage au bois sera donc indiquée dans le nouveau diagnostic de performance énergétique. Les ramonages seront également rendus obligatoire une fois par an.
Une «occasion de rappeler les subventions disponibles pour remplacer un appareil peu performant », souligne le Ministère. À ce titre, il renforcera et simplifiera les dispositifs d’accompagnement.
«600 000 appareils seront remplacés d’ici 2025 grâce aux aides à la rénovation énergétique des logements (MaPrimeRenov’) et aux fonds air bois mis à disposition par les collectivités territoriales et l’ADEME », avance le gouvernement.
Enfin, le label flamme verte devrait encore évoluer. Le gouvernement veut aller «au delà du seuil “7 étoiles” », avec des niveaux de performances plus protecteurs pour la qualité de l’air.
Un nouveau label pour les combustibles
Les combustibles font aussi l’objet d’un nouveau label, précisé dans ce plan d’action. Il attestera de leur qualité (faible taux d’humidité) et de leur origine (issu de forêts gérées durablement). L’objectif est de structurer le marché formel de la bûche, qui ne représente que 20 % en France. Le gouvernement veut le porter à 40 % des utilisations annuelles, dont 50 % avec un combustible labellisé, d’ici 2030.
Dans les zones les plus polluées, le gouvernement veut mieux encadrer l’utilisation du chauffage au bois. Il souhaite prendre des mesures adaptées aux territoires pour réduire les émissions de particules fines. Enfin, il vise à améliorer les connaissances sur l’impact sanitaire des particules issues de la combustion du bois.
Chauffage au bois : un rappel des bonnes pratiques
L’objectif de ce plan est enfin de sensibiliser le grand public à la qualité de l’air. Le gouvernement fait donc un rappel des bonnes pratiques :
- acheter un appareil récent, correctement dimensionné et bien entretenu ;
- choisir un combustible de bonne qualité avec un faible taux d’humidité ;
- utiliser une méthode d’allumage par le haut
- éviter une allure de fonctionnement ralentie
- s’assurer que l’apport d’air est suffisant.
Le plan d’action est consultable en ligne, sur le site du Ministère de la Transition, dédié aux consultations publiques. Il fait suite aux travaux préparatoires du Conseil national de l’air animés par son président, le député Jean-Luc Fugit.
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