Deux maisons bois pour n’en former qu’une

D’un ancien hangar professionnel sont nées deux maisons qui ne semblent faire qu’une, tirant parti du passé et des contraintes pour une nouvelle vie.

maison vue de face sur le coté droit, maison bois reportage soeurs jumelles - Haddock Architecture et Charles Bouchaïb

Sobre et étirée, ouverte sur l’espace vert, la maison paraît immense. Mais un œil observateur remarquera que le jardin d’hiver central fait office de limite séparative à un premier logement, le second étant implanté en enfilade.
La façade sobre, bardée de Châtaignier local naturellement durable, est rythmée par des séquences d’ouvertures identiques et deux jardins d’hiver semblables. La toiture, que l’on pourrait croire couverte en ardoise, est principalement revêtue de discrets panneaux photovoltaïques servant à chauffer l’eau chaude sanitaire, le surplus d’électricité produite étant revendu par le propriétaire.

Celui-ci, à sa retraite, a souhaité transformer son ancien lieu de travail en habitations, destinées à la location. Maxime Douche, architecte associé chez Haddock Architecture, a eu «carte blanche pour un projet dont les études ont été longues, plusieurs scénarios ayant été élaborés ; mais ce temps nous a finalement servi à l’affiner pour créer deux maisons très ressemblantes, une avec deux chambres, l’autre trois, sur une surface totale de 215m2 y compris les jardins d’hiver ».

Deux maisons jumelles

L’architecte conserve les poteaux et fermes de la charpente en Chêne, plutôt en bon état, à laquelle seront apportées des réparations minimes afin d’exploiter son rôle structurel et son charme ancien. L’idée est également de tirer avantage d’une grande paroi en polycarbonate en la réutilisant pour créer les jardins d’hiver. La carcasse du bâtiment est conservée, des murs en ossature bois et une charpente en Pin sont montés avec finesse en appui sur l’ancienne charpente.

« Le projet de réaliser deux maisons, pour deux familles partageant un espace commun – le jardin –, nous a conduits à une trame sans rupture, marquée par des vides et des pleins à peu près équivalents. Les vides sont des fenêtres non standard de 1,20 mètre de largeur, certaines fixes, d’autre battantes. Les jardins d’hiver s’ouvrent complètement sur une largeur de 3 mètres », poursuit Maxime Douche.

maison intérieur - cuisine en bois, reportage soeurs jumelles, crédits Haddock Architecture et Charles Bouchaïb
maison intérieur - couloir loggia en bois, reportage soeurs jumelles, crédits Haddock Architecture et Charles Bouchaïb

Un jeu de volets coulissants dicte les pleins et les vides. Ils se déplacent sur des fixations invisibles, derrière un débord qui crée des jeux d’ombre et anime la façade. Les jardins d’hiver sont l’entrée principale de chaque logement et dévolus à des usages différents selon les préférences.

Puis, dans le prolongement, un grand volume double hauteur reçoit la cuisine et la pièce de vie. La lumière et le bois sont les composantes fortes de l’intérieur. En Épicéa, les éléments de cuisine dessinent une continuité cohérente avec l’escalier, central, sous lequel des rangements ont été aménagés. L’ancien et le récent cohabitent aussi harmonieusement que les deux familles en une forme d’habitat partagé, «où chacun a trouvé son espace sans gêner l’autre », résume le maître d’œuvre.

Fiche Technique
Architecte
: Haddock Architecture
Localisation : Chantepie (35)
Année de construction : 2021
Surface habitable : 215 m2
Prix : 410 000 € HT
Système constructif : Murs à ossature bois en Pin, charpente en Pin, solives et poutres en Épicéa lamellé- collé, charpente existante en Chêne
Revêtement : Bardage en Châtaignier local (Rahuel), pose verticale et ajourée
Isolation : Dalle : Doubles dalles béton conservées + dalle béton flottante sur isolant PU
Murs : Laine de verre 100 et 145 mm
Toit : Laine de verre 160 mm
Chauffage/EnR : 2 chaudières gaz ThemaPlus Condens + radiateurs électriques. Production électrique (11 kVA) grâce aux panneaux photovoltaïques, récupération de l’air chaud produit pour chauffer les jardins d’hiver, récupération des eaux de pluie (2 x 300 l), niveau RT 2012 -50 %
Menuiseries : Technal, Velux
Terrasse : Lames Châtaignier classe 4 (extérieur) + lames Pin classe 3 (jardins d’hiver)

maison vue de face avec porte d'entrée - crédits Haddock Architecture et Charles Bouchaïb

Texte : Caroline Chopart – Photos : Haddock Architecture et Charles Bouchaïb
Source : Architecture Bois Magazine 110

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