Comme sortie de terre, la Maison Vague est une maison passive en bois lamellé-collé. Création de l’architecte Patrick Nadeau pour le bailleur social Plurial l’Effort Reimois, cet ouvrage inédit, doté d’une toiture intégralement végétalisée et de deux façades exposées nord-est et sud-ouest, relève du défi technique et technologique.
L’habitat de demain est encore expérimental, il se développe et adopte des designs originaux. Ainsi, la société Plurial l’Effort Rémois présente son concept de logement installé sous une structure entièrement végétalisée, innovant par sa forme et ses performances.
Une maison en bois BBC et passive
Destiné aux personnes à revenu modeste, cette maison passive est portée par une structure en bois lamellé-collé. Elle répond aux exigences BBC et passives. « Cette maison s’inscrit dans la continuité des travaux que je mène sur le végétal à travers mes projets, » explique l’architecte, « elle se présente sous la forme d’une coque en bois entièrement recouverte de végétation ». Qu’il s’agisse de l’ossature ou de l’isolation, les éléments naturels sont partout.
Orientée sud, donc bioclimatique, la “vague” est protégée de la chaleur en été et isolée du froid en hiver, grâce à son manteau vert. Un simple poêle à bois permet de chauffer cette dernière, qui est installée à 45 cm au-dessus du sol sur une dalle béton également végétalisée. « Les murs pignons réalisés en panneaux de bois intégrant une forte isolation sont doublés sur l’extérieur d’une paroi en polycarbonate avec interposition d’un vide d’air », précise Patrick Nadeau. La végétalisation de la structure rend la maison en bois lamellé-collé passive, thermiquement parlant, et les nombreuses ouvertures du côté des façades permettent de profiter du soleil.
L’étanchéité, un vrai défi
Ce logement innovant fait partie du programme “ Maison 2020 ” lancé par Plurial l’Effort Reimois. L’objectif étant d’apporter une réponse adaptée et évolutive à l’ensemble des besoins résidentiels. Construit dans un lotissement de la commune de Sillery en Champagne-Ardenne, ce logement expérimental d’une surface habitable de 90 m² compte trois pièces au rez-de-chaussée et un étage. L’intérieur évoque l’habitat troglodyte du fait de sa forme voûtée, mais, loin d’être enterrée, chaque pièce s’ouvre sur le jardin ou la terrasse.
Unique en son genre, la Maison Vague est le premier habitat qui dispose d’une toiture végétale aussi pentue et sans irrigation. La mise en œuvre est signée par la société Ecovégétal. Les plantes utilisées ici n’ont pas été sélectionnées au hasard. « Nous les avons choisies pour leur qualité plastique, mais aussi et surtout pour leur résistance et l’entretien minimal qu’elles nécessitent », rapporte le créateur du projet. Sédum, graminée, thym, lavande et d’autres plantes sont donc réparties à divers endroits en fonction de l’inclinaison de la maison. Un système de casiers a été spécialement conçu pour maintenir la terre en place.
Pour ce type de construction, la seule difficulté concerne l’étanchéité. Le principal challenge réside alors dans les zones de jonction entre les surfaces horizontales et verticales. L’entretien est minime mais le goût du jardinage est requis. Les occupants doivent en effet faire attention aux plantes qu’ils ont au-dessus de leur tête. Tantôt serre, tantôt petite colline, la Maison Vague est un projet à la croisée des principes de l’architecture, du paysagisme et du design. En laissant les architectes s’exprimer avec des matériaux innovants et durables, on remarque que la tendance est au logement social individuel.
Le bien-être est au cœur des préoccupations et les résidents doivent pouvoir s’approprier le logement pour s’y sentir chez eux. « Nul doute que les futurs locataires de la Maison Vague sauront être fiers de ce logement hors du commun », conclut Damien Tourneur, directeur du bureau d’étude de la maîtrise d’œuvre du projet.
Texte : Pierrick Aubert – Photos : Plurial L’Effort Rémois – Plans et 2D : Patrick Nadeau
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