Paris Bas Carbone 2050 : revoir les méthodes constructives, une priorité

Réalisé pour la mairie de Paris, le rapport du cabinet Elioth détaille les éléments permettant à la ville de devenir Bas Carbone en 2050. Priorité est donnée à la rénovation des logements, aux procédés constructifs plus écologiques comme le bois et au recours aux énergies renouvelables.

Devenir neutre en 2050, une douce utopie pour la ville de Paris ?  Pas vraiment, à en croire le rapport publié récemment par le cabinet Elioth pour la mairie de Paris. Selon les auteurs de l’étude, il suffirait entre autres d’agir dans le domaine de la construction et de la rénovation de logements.

En effet, en 2014, avec plus de 5,4 GtCO2 eq émises (soit 21 % des émissions totales selon le périmètre Bilan Carbone), le secteur du bâtiment et de la construction est « un poids lourd du bilan carbone parisien » et « un poste clé de la transition vers la neutralité carbone », souligne l’étude.

Une rénovation massive du parc résidentiel (1,4 million de logements) apparaît comme une priorité, notamment lorsqu’on sait que 80% de ces bâtiments ont été construits avant 1974 (date de la première réglementation thermique française) et que 70% des immeubles sont classés de E à G sur l’échelle du DPE.

Dès 2032, près de 5 500 logements sociaux et 24 000 dans le parc privé pourrait ainsi être rénovés chaque année, participant à l’effort de réduction des émissions de CO2.

Paris bas carbone avec des bâtiments à énergie positive en 2050

De plus, « avec la mise en œuvre de la nouvelle Réglementation Energie Carbone 2018 (en remplacement de la RT2012), le bâtiment à énergie positive et bas carbone devient la norme », expliquent les auteurs de l’étude.

Ainsi, les bâtiments neufs seront de plus en plus pensés dans une logique « zéro déchets » : il s’agit de prévoir la production de déchets induite sur toute la durée de la vie de l’ouvrage et de mettre en œuvre des solutions permettant le démontage, le réemploi et le recyclage des matériaux à terme.

« En parallèle, la filière des matériaux biosourcés se structure : bois, liège, paille, chanvre, laine de mouton, sont autant de solutions alternatives aux matériaux «conventionnels » pour la fabrication de structures porteuses, de bardages, de menuiseries ou d’isolants », anticipent les auteurs.

« Ces matériaux, véritables « puits de carbone », concourent significativement au stockage de carbone atmosphérique et à la préservation des ressources naturelles », selon l’étude.

Multiplier par trois l’usage du bois dans la construction

Dès 2020, les premiers immeubles «de grande hauteur» à structure primaire bois sont livrés à Paris. « Pour 2030, l’objectif visé est de multiplier par trois l’usage du bois dans la construction », propose le cabinet Elioth.

Des bâtiments qui seront équipés de capteurs solaires, d’équipements domotiques, de compteurs communicants et de technologies du big data pour favoriser les économies d’énergie.

En conclusion, « il est donc possible de changer d’ère en moins de 40 ans » (…) « l’ampleur des changements annoncés dans ce rapport n’est pas tant ambitieuse, que rationnelle et raisonnable ».  

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