La maison bois est-elle plus sensible aux termites ?

Les termites, ce sont ces petites fourmis blanches, dont l’aliment favori est la cellulose, autrement dit le bois sous toutes ses dĂ©clinaisons, donc maison bois. Elles vivent en sociĂ©tĂ©, en sous-sol dans des colonies de plusieurs milliers d’insectes ouvriers. Les termites sont fragiles, ils craignent le froid, le vent et le soleil. Aussi, vivent-ils sous terre, Ă  l’abri de la lumiĂšre et dans les zones humides. Ils jouent un rĂŽle Ă©cologique dans le recyclage du bois mort dans les forĂȘts du Sud de la France. Le souci, c’est que leurs mandibules ne connaissent pas de frontiĂšres !


Les termites ont-elles une prĂ©dilection pour les maisons bois ?

maison rectangulaire bioclimatique en pleine nature

On pourrait le penser car la cellulose, leur nourriture, est le moteur de leur activitĂ©. Mais les termites ne provoquent pas l’effondrement d’une maison bois. Elles peuvent, plus simplement, ĂȘtre la cause un affaiblissement structurel d’un solivage ou d’une charpente.

Mais lorsqu’une armĂ©e de termites se dĂ©place en quĂȘte de nourriture, peu lui importe la nature du matĂ©riau rencontrĂ©. Lorsqu’elles butent contre les parties enterrĂ©es d’une construction (fondations, parpaings, maçonneries, dalle de bĂ©ton
), elles s’obstinent Ă  rĂ©aliser un passage.

Il peut ĂȘtre de moins d’1mm ! Cela peut leur prendre des semaines, voire des annĂ©es pour y parvenir. Une fois Ă  l’intĂ©rieur du bĂątiment, tout ce qui contient de la cellulose est Ă  leur portĂ©e

Pour se dĂ©placer Ă  l’abri de la lumiĂšre, les insectes se dĂ©placent dans les matĂ©riaux meubles prĂ©sents dans les constructions.

Doubles cloisons, isolants, gaines de toutes natures, maçonneries, joints de ciment dans le cas des murs anciens constituĂ©s de pierres cimentĂ©es
 Et s’attaquent aux matĂ©riaux cellulosiques par l’intĂ©rieur.


D’autres matĂ©riaux non cellulosiques sont Ă©galement dĂ©gradĂ©s lors du passage des insectes. (plaques d’isolant thermique sous et dans le bĂątiment, gaines
). Enfin, les termites apportent de l’humiditĂ© Ă  l’intĂ©rieur du bĂątiment, ce qui constitue un facteur de dĂ©veloppement de moisissures, voire de champignons plus agressifs.


Comment se protĂ©ger de termites ?

Faire intervenir une sociĂ©tĂ© de traitement certifiĂ©. Elle agira :

  • sur sol non bĂąti : par les piĂšges Ă  appĂąts, et l’Ă©pandage d’insecticides (dans les dĂ©partements oĂč il est autorisĂ©)
  • sur fondations : par la pose de film offrant une barriĂšre physico-chimique
  • en post-construction :
    -Sur les murs et sols : par les piĂšges Ă  appĂąts, les barriĂšres insecticides
    -Pour les bois de structure, tous les éléments bois : par injection insecticide

Loi « Termites Â»

Depuis 20 ans, la loi « termites » (9.6.99) vise Ă  protĂ©ger propriĂ©taires et accĂ©dants Ă  la propriĂ©tĂ© en zones termitĂ©es. Il est donc dĂ©sormais impossible d’acheter un bien sans preuve de non-contamination. La loi oblige en effet Ă :

  • dĂ©clarer en mairie la prĂ©sence de termites
  • procĂ©der Ă  un Ă©tat parasitaire rĂ©alisĂ© par une sociĂ©tĂ© d’expertise
  • justifier des traitements prĂ©ventifs ou curatifs par une entreprise autre que la sociĂ©tĂ© d’expertise
  • traiter les dĂ©chets de dĂ©molition contaminĂ©s par les termites
  • fournir un Ă©tat parasitaire de moins de 3 mois au moment de la vente d’un bien

Hors zones termitées

La protection d’une habitation se rĂ©sume Ă  :

  • la mise en Ɠuvre d’essences Ă  durabilitĂ© adaptĂ©e Ă  la classe d’emploi du bois, que cette durabilitĂ© soit naturelle ou confĂ©rĂ©e,
  • l’entretien rĂ©gulier des bois Ă  l’aide de produits fongicides et insecticides,
  • l’Ă©limination des Ă©lĂ©ments cellulosiques stockĂ©s Ă  mĂȘme le sol dans les jardins, caves et vides sanitaires construits sur terre battue,
  • la suppression de zones anormalement humides et confinĂ©es Ă  l’intĂ©rieur du bĂątiment (ventilation bouchĂ©es, fuites, infiltrations, etc.).

OĂč trouve-t-on les termites?

maison bois massif empilé en pleine nature

6 espĂšces recensĂ©es sur le territoire se promĂšnent dĂ©sormais entre forĂȘts et zones urbaines de 53 dĂ©partements. Mais la plupart de ces rĂ©gions ne sont que peu touchĂ©es.

Leur besoin d’eau et de chaleur les conduisent parfois dans les caves et vides sanitaires, chauds (> 5°C), humides et mal ventilĂ©s.

Lorsqu’elles s’introduisent dans une construction, ces fourmis blanches progressent de bas en haut : Revues, livres, papiers et cartons stockĂ©s, puis parquets, plinthes, menuiseries, portes, meubles et enfin poutres et charpentes sont progressivement abĂźmĂ©s.

Sans trou ni sciure en surface du bois, l’activitĂ© des termites est difficile Ă  repĂ©rer. Mais elle peut ĂȘtre dĂ©tectĂ©e par l’apparition de galeries terreuses (les cordonnets) Ă  la surface des murs, du bois ou du sol. 

Texte Mireille Mazurier – Serum Presse – Architecture Bois

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