Au dessus de la Gare de Montparnasse, dans le 15e arrondissement, un jardin discret accueille un bâtiment en passe d’être réhabilité et requalifié. L’Oasis va devenir un lieu pluriel, aux usages mixtes.
Peu de Parisiens connaissent l’existence du jardin Atlantique, situé sur une dalle au-dessus des voies de la gare Montparnasse. Ce lieu singulier et confidentiel de 3,5 hectares est encadré d’immeubles de bureaux et d’habitations et est au cœur de grands projets de rénovations urbaines (réaménagement du site Maine-Montparnasse, gare Montparnasse, centre Gaîté Montparnasse, etc.). Le contraste entre cet écrin de verdure peu fréquenté, accessible par un timide escalier, et l’agitation de l’une des gares françaises les plus fréquentées est surprenant.
C’est là que le musée de la Libération, dont la structure est sous-utilisée et qui a déjà déménagé, va laisser place à un tiers- lieu. Réalisé dans le cadre du concours Réinventer Paris 2, le bâtiment public va se transformer en hébergements familiaux pour séjours plus ou moins longs, dont certains à vocation sociale. Au rez-de-chaussée, un espace polyvalent donne accès aux services liés à l’offre d’hébergement (restauration, salles de travail, de repos, etc.) à un public élargi.
L’occasion d’agrandir l’immeuble par une surélévation d’environ 2 000 m2 sur deux niveaux, après démolition partielle et un renforcement de la structure existante. Pour Aurélien Delchet, architecte urbaniste à l’ateliergeorges, « Réutiliser la structure existante est le premier geste d’un projet engagé dans la transition écologique. En réutilisant la coque en béton, nous allons dans le bon sens et limitons l’impact carbone du projet sur l’environnement. »
La surélévation en matériaux lourds n’est pas envisageable «en raison de la capacité portante limitée de la dalle couvrant la gare, mais aussi au regard des préoccupations environnementales. Nous héritons d’une structure béton singulière – les éléments porteurs en périphérie génèrent de grandes portées – qui permet à l’édifice de pouvoir voir évoluer sans gros efforts sa programmation», poursuit l’architecte.
Le bois est le matériau adapté à la situation. Jean-Sébastien Pommepuy, du bureau d’études Orégon, détaille: «Pour la partie structure principale, nous avons conçu un système de portiques en Douglas lamellé-collé avec poteaux V pour la stabilité au vent. Ils viennent reposer sur les appuis porteurs existants en béton, qui sont des poteaux à entraxes variables d’environ 16m. Les façades, en bois, seront non porteuses puisqu’elles ne reprendront pas les planchers mais participeront également à la stabilité au vent. Quant à l’isolant, il sera aussi d’origine biosourcée. »
Une des particularités de ce chantier est l’accessibilité pour les entreprises intervenantes, qui peut être délicate en raison de la configuration du lieu. «Tout va être millimétré», ajoute Jean-Sébastien Pommepuy. Le traitement de la façade existante côté jardin est un autre point de vigilance, celle-ci étant orientée sud- ouest. «Les loggias végétalisées, et de fait inaccessibles, de la façade principale qui illustrent l’approche bioclimatique du projet permettent de réguler les surchauffes estivales, l’apport en lumière naturelle et tissent des liens avec le jardin Atlantique», précise Aurélien Delchet.
L’Oasis s’inscrit dans une démarche Bâtiments durables franciliens, assurant une réhabilitation durable. Les travaux débuteront au premier semestre 2023.
Texte : Caroline Chopart – Visuels : ateliergeorges
Source : Architecture Bois Magazine 109
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