Plan de relance pour la construction

100 milliards d’euros pour « préparer la France de 2030 », c’est le Plan de relance pour la construction mis en place par le gouvernement depuis septembre dernier. Largement concerné , le secteur de la construction s’est vu allouer 7,5 milliards d’euros et une mission : la rénovation thermique. Une compétence largement maitrisée par la filière bois, comme nous l’explique Dominique Cottineau de l’UICB .

Coup de pouce pour la construction, la filière bois est là

Comme l’indique le plan de relance pour la construction, le but recherché est « la diminution de la facture énergétique, un gain de confort (été comme hiver) et une réduction de l’empreinte énergétique et environnementale de l’État ».

Economies d’énergie et réduction des gaz à effet de serre

Les aides s’adressent avant tout à la rénovation thermique des bâtiments. Elles sont indispensables pour atteindre l’objectif de rénovation du parc au niveau BBC en 2050, et l’éradication des passoires thermiques à l’horizon 2030. Toutes les typologies de bâtiments sont concernées : parc privé (logement, tertiaire…) et parc public qui, à lui seul, représente 100 millions m². Sachant que la rénovation globale est privilégiée, l’isolation de l’enveloppe, façade et toiture, est en première ligne. Et la filière bois, prête à répondre. L’Etat l’a annoncé : l’ensemble des artisans, PME et TPE locales, et des entreprises du secteur de la construction est concerné.

La filière bois profite-t-elle du plan de relance pour la construction?

L’expertise de Dominique Cottineau, nouveau Délégué Général de l’Union des Industriels et Constructeurs Bois (UICB) :

D-Cottineau

Quel regard L’UICB porte-t-elle sur le plan France Relance?
À l’UICB, nos membres et adhérents ont une grosse activité en construction de bâtiments neufs. Donc, comme tous les acteurs dédiés à la construction, nous aurions aimé qu’effectivement le volet de la construction, dans le cadre de cette appréhension de la relance, puisse être un peu mieux valorisé qu’il ne l’est. Il s’agirait également de contribuer à accompagner tous les acteurs de la construction dans la nécessaire adaptation découlant de l’arrivée prochaine de la RE2020.


De quelle façon vous sentez-vous concernés ?
D’une part, les secteurs du bois et du bois construction sont particulièrement adaptés aux projets de la relance dans le bâtiment, par exemple pour la préfabrication de façades renforcées thermiquement en isolation par l’extérieur sur des projets de grande taille. Par ailleurs, parmi nos adhérents, nous avons des producteurs d’isolants biosourcés directement concernés. Le périmètre de la rénovation est leur activité. Poussé par l’État, ce secteur fonctionne déjà bien. Il devrait se développer encore plus avec le Plan de relance pour la construction

La construction bois a les moyens de répondre aux enjeux environnementaux

Qu’est-ce que la réindustrialisation des entreprises pourrait apporter à l’association ?
Nous travaillons sur plusieurs appels à manifestation relatifs à la réindustrialisation française ; cela concerne toute la filière bois, au travers des industries de bois construction. Nous sommes en transition vers la RE 2020 dont les objectifs actuels vont nécessiter de développer l’industrie du bois construction en France. Déjà, il faut travailler à l’intégration progressive de plus en plus de bois dans un environnement de mixité des matériaux de construction. 

Le but, pour les acteurs de la construction, c’est de répondre aux objectifs environnementaux nécessaires par rapport aux engagements de la France pour le climat, et d’optimiser l’emploi du bon matériau, au bon moment, au bon endroit. Le plan France relance en fait partie. Il faudra privilégier le plus possible d’éléments et de matériaux à faible impact carbone. À ce titre, les produits bois et bio-sourcés permettent non seulement de ne pas en émettre mais aussi, et surtout, d’en stocker.

Le plan de relance pour la construction doit favoriser mixité des matériaux

Dispositifs prévus :
– 2 Milliards d’euros pour MaPrimerénov 2021-2022
Cette prime de transition énergétique, qui succède au CITE (Crédit d’Impôt Transition Energétique), s’adresse aux particuliers pour financer des travaux d’économie d’énergie. Elle a pour but ultime, la résorption des passoires thermiques et la rénovation globale. 

-500 Millions d’euros pour la rénovation thermique du parc social
Cette aide doit permettre d’équilibrer les opérations de rénovation thermique les plus lourdes. A cela s’ajoutera le plan de relance de la Caisse des dépôts, qui prévoit 3 milliards d’euros pour le logement social.

– 4 Milliards pour rénover les bâtiments publics
Sont concernés les sites des collectivités, les écoles, les lycées, les universités, les logements étudiants, le parc administratif de l’État ou encore les commissariats et les tribunaux. Un budget augmenté de deux milliards d’euros affectés, dans le cadre du Ségur de la Santé, à la rénovation des Ehpad et des hôpitaux.

-200 Millions d’euros pour l’amélioration du parc tertiaire des TPE-PME
Le dispositif prendra la forme d’un crédit d’impôt de 30% des travaux, plafonné à 20.000 euros.

– 350 Millions d’euros pour les collectivités
Il s’agit d’une aide directe aux collectivités délivrant des permis de construire « au-delà d’un certain seuil de densité ». L’objectif est de favoriser la construction de 50.000 logements en zone dense plutôt qu’en étalement urbain.

-300 Millions d’euros pour le Fond friches
Ce dispositif, en subventionnant les opérations de dépollution de friches, doit permettre l’équilibrage d’opérations complexes. 500 à 1.000 hectares de friches réhabilitées sont visés.

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