L’immeuble en bois le plus haut du monde est achevé

En Norvège, la Mjøstårnet, le bâtiment en bois le plus haut du monde, vient d’être officiellement inauguré. Située à Brumunddal, cette tour compte 18 étages et mesure 85,4 mètres de haut.

La filière bois vient de battre un nouveau record. La Mjøstårnet norvégienne se hisse désormais au sommet des plus hautes constructions en bois au monde. Du haut de ses 85,4 mètres, le bâtiment détrône des projets tels que le HoHo Wien (84 m) de Vienne ou encore le Brock Commons de Vancouver (53 m).

Mise en service le 15 mars dernier, elle héberge un hôtel, des logements privatifs et des espaces de bureaux sur 18 étages. Un véritable challenge, pour Øystein Elgsaas, architecte et partenaire chez Voll Arkitekter. « Nous voulons inspirer les autres pour qu’ils construisent de la même façon », explique-t-elle.

Le bois en structure et en façade

Dans cette construction babylonienne, le bois est le matériau constructif principal à la fois en structure et en façade. La structure porteuse du bâtiment est constituée de grandes fermes en lamellé-collé, avec poutres et poteaux visibles de l’intérieur du bâtiment.

Les poteaux de bois mesurent 60 × 60 cm en moyenne, les plus grands, utilisés aux angles, font presque 60 × 150 cm. Destiné à gérer les efforts verticaux et horizontaux, l’ensemble permet d’assurer la rigidité et la stabilité du bâtiment au vent.

Les cages d’ascenseur et d’escalier sont également réalisées en bois. En CLT (cross laminated timber), plus précisément. Plus léger que le bois massif, il est associé à des panneaux Kerto® LVL (laminated veneer lumber) Q-panel de Metsä Wood intégrés dans les éléments de plancher, qui contribuent à la portance secondaire.

Un étage par semaine

« Les connexions ont été conçues pour que, réunis, les éléments du plancher préfabriqués agissent comme plaque rigide unique », détaille Rune Abrahamsen, PDG de Moelven Limtre, fabricant de lamellé-collé.

Les éléments du plancher sont connectés les uns aux autres avec des plaques cloutées. Ils sont reliés par une combinaison de clous et de vis aux poutres porteuses en lamellé-collé.

Grâce à ces éléments légers, la phase d’assemblage a avancé au rythme d’un étage par semaine. Au-delà des dix premiers étages, les dalles sont en béton, pour stabiliser le bâtiment et l’empêcher d’osciller.

Le bois face au risque incendie

Pour la sécurité incendie, chaque étage a été construit comme un compartiment individuel. Les éléments du plancher, Kerto® LVL et lamellé-collé inclus, offrent une résistance au feu de 90 minutes. Ils ont été améliorés par l’ajout de supports empêchant le feu d’atteindre les zones creuses.

Un système de sprinklers, des extincteurs à eau automatique, sillonne également le bâtiment. Contrairement aux idées reçues, en cas d’incendie, le bois massif non traité se carbonise sur sa couche externe mais garde sa capacité portante.

Dans ce building à la hauteur record, l’alliance du bois et du béton a convaincu le jury des New York Design Awards. La tour a remporté le prix de « Meilleure architecture mixte » en 2018.

Photos : © photographer Anti Hamar, Voll Arkitekter AS and Moelven AS

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