Construction bois et incendie : une réglementation demandée urgemment

Plusieurs acteurs de la construction demandent urgemment l’édiction d’une nouvelle réglementation sur la sécurité incendie dans la construction bois. Faute de quoi, le développement de la construction bois – pourtant encouragé par la RE2020 – pourrait être impacté.

Maison bois et incendie : les pompiers peuvent intervenir plus longtemps © David Mark de Pixabay

L’entrée en vigueur d’une réglementation concernant la sécurité incendie dans la construction bois est au cœur des débats. Depuis début 2021, un groupe de travail réunissant des professionnels de la filière, sous l’égide des ministères du Logement et de l’Intérieur, œuvre afin d’harmoniser les règles et d’obtenir un cadre réglementaire cohérent.

Réunis le 15 février dernier, plusieurs de ses membres ont fait part de leurs inquiétudes, via une note de position publiée par le Conseil supérieur de la construction et de l’efficacité énergétique et signée par son président, Christophe Caresche.

L’entrée en vigueur de cette nouvelle réglementation doit « intervenir au plus tard fin 2022 », soulignent-ils alors que les travaux sont toujours en cours.

« Les opérateurs ont besoin de règles claires et stabilisées, dans ce domaine comme dans d’autres, pour mener leur activité. Tout retard risquerait d’impacter négativement le développement de la construction bois qui est, par ailleurs, encouragé par la réglementation environnementale »,  indiquent-ils, ce vendredi 4 mars.

Alarme incendie pouvant être installée dans une maison bois © Pixabay

Construction bois : une réglementation incendie nationale qui doit « faire référence »

Plusieurs points de crispation demeurent. Parmi eux : l’édiction de réglementations locales. « Les « doctrines » qui apparaissent ici ou là ne sauraient se substituer à la réglementation nationale. Elle seule doit faire référence. La multiplication des « doctrines » ne peut être que source de confusion. L’établissement d’une réglementation nationale doit être élaborée avec un large consensus afin d’être reconnue par toutes les parties prenantes », expliquent-ils.

Ils demandent également la prise en compte de l’impact technico-économique, la soutenabilité et la faisabilité de la future réglementation, avant toute préconisation ou projet de textes réglementaires.

« Le haut niveau de sécurité incendie recherché doit demeurer compatible avec des solutions techniques qui permettent de préserver la performance « carbone » du bois et de limiter les coûts de construction », insistent-ils alors que plusieurs professionnels avaient déjà fait part de leur inquiétude quant à une hausse des coûts de construction liée aux exigences de la nouvelle réglementation environnementale RE2020.

Test façade bardage bois face au feu © Groupe Feu

L’appui d’experts et l’analyse des retours d’expériences demandés

Ces membres contestent également la prise en compte de la « réversibilité » comme moyen d’aligner la réglementation sur le niveau d’usage le plus contraignant. « Il est impératif de préserver une approche qui tienne compte des différents usages, même si la réversibilité doit être anticipée en prévoyant les adaptations nécessaires au moment du changement d’usage », écrivent-ils.

Enfin, ils souhaitent que le CSTB conduise et partage avec les acteurs les travaux et les études techniques nécessaires à l’élaboration de la réglementation.

Pour cela, ils préconisent de s’appuyer sur l’expertise de personnes « unanimement reconnues dans notre pays » et les retours d’expériences des pays qui disposent déjà d’une réglementation, notamment sur les moyens de lutte contre l’incendie.

* Le président, FPI, Pôle habitat FFB, USH, CAPEB, FFB, UICB, ADI, UNSFA, CNOA, Untec, Syntec Ingénierie, FILIANCE, et la députée Mme Meynier-Millefert

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